Fundació Joan Miró

Un exceptionnel balcon sur Barcelone permettant de jouir de l’une des plus belles vues de la ville au sein d’un bâtiment d’architecture rationaliste de Josep Lluís Sert et entouré d’œuvres de Joan Miró.

Vers la fin de l’été 1939, un mois avant que n’éclate la deuxième guerre mondiale, Miró se retire à Varengeville-sur-Mer, en Normandie, espérant ainsi échapper au poids des terribles événements qui s’annoncent. Il est en quête d’une solitude propice à une introspection, dans laquelle le ciel étoilé jouera un grand rôle. Les Constellations, une série de vingt-trois lavis sur papier, semblent vouloir atteindre à une représentation de l’ordre du cosmos dans son entier, avec leurs personnages éthérés en lien avec la Terre mais partageant leur univers avec un grand nombre de signes célestes. Les Constellations sont la vision idéalisée d’un monde d’êtres en harmonie avec la diversité céleste. Elles contiennent le lexique essentiel d’un langage de signes qui sera désormais au cœur de l’œuvre de Miró.

Personnage devant le soleil illustre la maîtrise du geste qui est la marque des peintures de Miró de la fin des années 1960. L’artiste y fait montre d’une liberté d’expression sans réel précédent dans son œuvre, mais qui reste caractérisée par une indéniable rigueur dans la composition. Il prend le noir pour point de départ pour délimiter et structurer la peinture. L’incorporation d’autres couleurs est régie par les divisions et les espaces vides. Mais la spontanéité ne lui fait jamais négliger la composition : l’élimination d’un seul de ses éléments en détruirait l’équilibre général.

En 1972, Miró réalise avec Josep Royo ses premières œuvres textiles connues sous le nom de « sobreteixims », qui, d’une certaine façon, allient collage, peinture et art de la tapisserie. Un an plus tard, alors qu’il répond à des commandes de tapisseries monumentales pour New York et Washington, il en profite pour en faire une pour la Fundació Joan Miró. Le transfert d’un langage pictural à un support tel que la tapisserie, avec les difficultés qui lui sont propres, impose un ajustement que Miró a surtout résolu en jouant sur l’expressivité des textures.